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HISTORIQUE
Tout commence avec un homme touché par la conversion, un homme qui répond aux impulsions de l’Esprit, Antoine-Marie Claret. L’époque est troublée par la violence, l’incroyance, la chute des valeurs, la disparition de la présence de l’Église.
Claret se nourrit d’abord de la Parole de Dieu et part l’annoncer sur les routes de Catalogne et des Canaries. Les journées ne sont pas assez longues pour lutter «contre tous les maux qui affligeaient le pays et répondre à tous les besoins. Il lui faut donc trouver des compagnons qui auront le même esprit que lui, que rien ne pourra arrêter.
LA COMMUNAUTÉ
Nos Constitutions, au premier chapitre, nous disent: «Notre congrégation de Missionnaires a été fondée à Vic, en Espagne, le 16 juillet 1849.»
Claret a envoyé des invitations. Cinq prêtres ont répondu à l’appel. Ils sont donc six, la moitié moins que les premiers apôtres. Et, ils sont bien jeunes. Claret a 41 ans, Sala 37, Vilaro, Fabregas et Xifre 32. Ce dernier sera ensuite Supérieur général de la Congrégation pendant 41 ans. Quand il a pris en charge la congrégation, elle comptait 10 membres, à sa mort, elle en comptait 1072. C’est lui qui nous fera connaître les trois prophéties du fondateur: l’expansion de la congrégation dans le monde entier, sa longévité jusqu’à la fin des temps et une promesse de Salut pour ceux qui allaient y persévérer. Clotet n’a que 26 ans et ne connaît Claret que de réputation. Ils ne s’étaient jamais croisés. Il sera le premier à écrire sa vie. Il sera aussi un de ceux dont la cause de béatification a été introduite à Rome.
Le Christ et Marie sont là pour aider à commencer cette entreprise surprenante, une nouvelle congrégation: les Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie que l’on s’habituera à nommer «Missionnaires Clarétains» ou tout simplement les Missionnaires. Ils vont imiter le Christ, pauvre, pour évangéliser sur les routes. Ils vivent, dans cet Institut naissant, le dépouillement de Bethléem. Le Séminaire leur a prêté une chambre de séminaristes car ces derniers sont partis en vacances. On va leur prêter, par la suite un couvent abandonné par une des nombreuses communautés qui ont été supprimées par le Gouvernement.
LES 50 PREMIÈRES ANNÉES
Quelques mois, à peine, après la fondation, le Fondateur doit la laisser à elle-même. Il part pour Cuba, y affrontant l’injustice, l’analphabétisme, le racisme, la pauvreté, l’expérience du martyre (Holguin). Voilà autant d’éléments qu’il va transmettre en héritage à la jeune communauté à son retour en Espagne. Il y vivra ensuite l’expérience de l’Église universelle (nominations d’évêques réorganisation de l’Église, formation du clergé, engagements de laïcs, Concile). C’est la période où s’élaborent les constitutions et où elles seront approuvées par l’Église. C’est aussi l’époque de l’approfondissement de la spiritualité tout comme de la mise sur pied de façons de fonctionner qui vont traverser le temps (ex: signer avec CMF). Le Fondateur est toujours présent et, après sa mort, les co-fondateurs. Pendant cette période, la Congrégation voit aussi le premier martyr (1868) (le P. Crusats) verser son sang. Elle connaît l’exil comme son Fondateur. La communauté s’étend dans 7 pays étalés sur trois continents. Elle organise de grands centres de formation.
VERS LE PREMIER CENTENAIRE
C’est au cours de ces 50 ans que l’apostolat paroissial a été accepté ainsi que l’enseignement secondaire. L’expansion se faisait à un rythme accéléré. Les Clarétains pénètrent au Centre de l’Europe. Une tentative avait même été entreprise pour un établissement en Russie en 1922. L’arrivée des Clarétains en Allemagne va permettre de donner une dimension plus universelle à la communauté. C’est d’Allemagne que la communauté va s’étendre au Zaïre (RDC), en Inde et en Pologne. A partir de ces postes avancés, la Congrégation va étendre ses racines dans d’autres pays. Le deuxième martyr de la congrégation a donné sa vie au Mexique pendant la Révolution, en 1914. Toujours au Mexique, en 1927, la persécution religieuse va permettre d’avancer les démarches de béatification d’un autre martyr, le P. Andrès Sola.
La Congrégation répond à un désir du Pape et amasse des fonds pour démarrer un projet grandiose, la construction d’un temple au cœur Immaculé de Marie (1925). Ce rêve rattaché à la vision d’une Église triomphaliste ne sera jamais entièrement réalisé. Par contre, Claret sera béatifié au cours de cette période. Ses missionnaires se rendront jusqu’en Chine. Le désir d’une expansion universelle est tellement présent qu’on fonde un Collège international en 1934. L’événement le plus marquant de cette période fut sans-doute les heures terribles qu’a vécue une Espagne divisée. 271 clarétains vont y donner leur vie, plusieurs comme de véritables martyrs. Cette ponction s’est parfois faite chez les plus jeunes qui ne rêvaient que de consacrer leur vie à faire connaître le Christ au bout du monde.
C’est en 1937 que naissait une première authentique pastorale des vocations. Après cent ans, les Missionnaires Clarétains étaient présents dans 24 pays sur quatre continents dont deux pays d’Asie.
LA FIN DU XXe SIÈCLE
On connaît l’essor technologique et scientifique tout comme le phénomène de mondialisation qui caractérise la révolution qui a dominé notre époque. Les Clarétains ont dû eux aussi s’adapter à cette vague de changements. Tout d’abord, ils ont assisté à la canonisation de leur fondateur au cours de l’année Sainte de 1950. Le grand temple du Cœur Immaculé de Marie a été inauguré. La Congrégation découvrait, à l'intérieur d'elle-même, son appel universel. Le souffle nouveau qui allait balayer l’Église avec le Concile Vatican II allait susciter un retour aux sources pour les communautés religieuses. L’observateur de l’extérieur devait être surpris des changements apportés par ce renouveau. A ce concile, participaient neuf clarétains. Rappelons-nous comment le fondateur avait été un des Pères du Concile Vatican I. Les obstacles ont continué, en Chine (expulsion) au Congo, en Argentine, en Guinée Equatoriale, à Cuba et sans oublier la persécution de Pedro Casaldaliga au Brésil ou des problèmes survenus aux Philippines et plus récemment en Inde.
Les Chapitres de renouveau ont commencé en 1967 et nous ont permis de retrouver le charisme original et le plus urgent, le plus opportun et le plus efficace. Ils ont permis de surmonter la crise de croissance qu’a traversé l’Église universelle. C’est en 1978 que commencent les rencontres internationales par grandes régions. C’est aussi au cours de cette période que se structurent les laics clarétains, un rêve de Claret. Des cours de spiritualité ont permis des conversions. Le renouveau s’est fait sur tous les fronts: Constitutions, Directoire, la formation, la spiritualité clarétaine, la révision des engagements apostoliques, l’implication dans l’édition particulièrement de la Bible, l’ouverture universelle à l’Est et à l’Orient tout comme à l’Afrique. La fin du siècle, le 25 octobre 1992, a vu la béatification de 51 fils de Claret comme martyrs.
La Congrégation rejoint le fondateur qui a aidé d’autres communauté religieuses débutantes. Les Instituts de Vie religieuses dirigées par les Clarétains sont désormais au nombre de quatre. Les Clarétains sont désormais dans 63 pays, sur cinq continents. Ils sont présents dans 14 pays d’Europe, dans 22 pays d’Amérique Latine, dans 14 d’Afrique, dans 10 d’Asie et 3 en Amérique du Nord.
LA FAMILLE CLARÉTAINE
En plus des Missionnaires clarétains et des Clarétaines, Claret avait fondé un Institut séculier, la Filiation du Coeur de Marie. Ses fils ont poursuivi le travail commencé: Laics Clarétains, Religieuses Missionnaires de Marie Immaculée (Afrique), Congrégation des Missionnaires du Coeur de Marie (Mexique), Missionnaires de l’Institution Clarétaine (Espagne), Missionnaires de Saint Antoine-Marie Claret (Brésil).
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